Goutte-à-goutte l’amour injectait son curare…
J’en pinçais pour une jeune starlette de sleeping-car,
une frimeuse à la Cour d’un Roitelet Zanzibar,
une danseuse à dollars, Jaguar et tout le bazar…
Compte là-dessus ! Compte là-dessus… Et bois de l’eau !…
De l’eau de vie pour l’amnésie,
de l’eau de Javel pour ton fiel,
de l’eau salée pour mes larmes,
de l’eau de vaisselle quand t’es pas belle,
l’eau chaude que t’as pas inventée,
de l’eau de roses, chacun sa dose,
de l’eau sucrée pour mon bébé,
de l’eau de fleurs d’oranger… (Sans vous déranger…)
Dans sa robe à rayures je l’aimais un peu trop…
Elle, elle voulait m’expédier derrière les barreaux…
Depuis ma dernière veste je me tenais à carreaux,
de là à me laisser faire un enfant dans le dos, no no no !…
Compte là-dessus !…Compte là-dessus… Et bois de l’eau !…
De l’eau de Toilette pour tes vieux boucs,
de l’eau de Cologne pour la cogne,
de l’eau lourde pour nos batailles,
de l’eau de feu pour le western,
de l’eau écarlate pour l’éclate,
de l’eau trouble contre des Roubles,
de l’eau gazeuse qui coince la bulle,
de l’eau savonneuse libidineuse…
De l’eau bénite, Satan m’habite,
de l’eau de mélisse, écarte les cuisses,
de l’eau précieuse pour mes valseuses,
un seau d’eau froide pour décoller…
De l’eau plate pour Jane Birkin,
oxygénée pour Norma Jean,
de l’hôpital pour Marilyn,
mais méfie-toi de l’eau qui dort, mon trésor !…
Compte là-dessus !…Compte là-dessus… Et bois de l’eau !…
©Thierry Vaganay